
J’aime mettre les pieds dans le plat et dire ce que peu osent dire. Oui, je suis chrétienne, j’aime profondément Dieu et pourtant, j’ai énormément de mal à gérer le flot de pensées qui m’assaillent quotidiennement.
Mais avant de vous expliquer ce qui se passe dans ma tête (même si ça me paraît compliqué à parfaitement expliquer), je vais vous parler de ce qu’est la charge mentale…
Charge mentale : Kezaco ?
La première définition du phénomène date de 1984 (je n’étais pas née !!), et c’est Monique Haicault qui l’a défini comme étant le fait de devoir penser simultanément à des choses appartenant à deux mondes séparés physiquement.
En bref, tout est mélangé et on pense à tout, tout le temps.
La charge mentale est souvent associée à la maman (seule ou accompagnée) mais elle ne concerne pas toujours QUE ce type de population : j’en suis la preuve vivante.
Alors comment, moi, femme célibataire et sans enfant peut oser parler de charge mentale ?
- La charge mentale peut concerner tout le monde
Je n’ai pas encore d’enfant et je ne suis pas encore mariée. J’ai un travail et j’essaie d’avoir quelques activités qui me permettent d’exprimer mes talents.
Rien de bien compliqué à gérer me direz-vous ? Et peut-être que vous avez raison.
Mais depuis 2020, un élément est venu s’ajouter à ce tableau : je suis devenue « aidant familial ».
Oui, et ?
Bah, ça a tout chamboulé. J’ai dû me mettre côté, dans tous les sens du terme, pendant plusieurs mois pour me concentrer sur ce que j’avais à faire dans cette nouvelle mission : organiser le temps, les rendez-vous médicaux, les repas (avec restrictions), la paperasse administrative… Evidemment, à ce moment, j’avais un (nouveau) travail, que je devais continuer à découvrir et à prendre en mains…
Est-ce que j’ai mal vécu tout ça ? Au début, clairement oui. Parce qu’au delà d’avoir des choses à faire et à penser, un flot d’émotions me parcourait continuellement : la peur de mal faire quelque chose, la peur de me réveiller un matin et d’être confrontée à une situation encore plus critique, la peur d’apporter Corona à la maison et d’empirer la situation, la peur de décevoir, la peur de ne pas réussir à gérer, la peur qu’on sache que je n’y arrive pas…
Vous commencez à comprendre ce que je veux dire par charge mentale ?
Tant mieux, parce que ce n’est pas terminé…
Devant les responsabilités qui pesaient sur moi, j’ai dû me rendre à l’évidence : j’avais besoin d’être « suivie » alors j’ai consulté un psy…
Elle m’a conseillée d’essayer d’avoir des activités juste pour moi…
J’ai écouté. J’ai fait.
Ça a commencé par les cours de flûte traversière, et puis comme c’était pas assez, j’ai poursuivi avec les cours de peinture… C’était génial. Jusqu’au jour où ces activités ont, elles aussi, fait partie de l’équation déjà compliquée : peur de ne pas fournir les efforts attendus, peur de faire perdre du temps à des gens qui m’en consacre…
Ok Stéphanie. Jusque là, tu nous as parlé de tes peurs mais quel est le rapporte avec ta charge ?
Et bien, c’est simple. Parce que tout ce que je faisais était dicté par la peur de mal faire, il fallait que je pense tout le temps à tout pour ne décevoir personne (quitte à en souffrir)…
- Charge mentale : apprendre à dire « NON »
Facile à dire hein ? J’en sais quelque chose. Dire « non » est la chose que j’ai le plus de mal à faire. C’est pourtant nécessaire. Dans mon cas, je dois apprendre à lâcher prise et dire non. D’abord à la peur car, en tant qu’enfant de Dieu, née de nouveau, je ne peux pas, ou en tous les cas, je refuse de laisser la peur dicter mes pensées et toutes mes actions.
D’autre part, j’apprends également à dire « non » à mon entourage. Je ne suis pas une super Woman. Je ne suis pas infaillible. Parfois, je n’ai pas envie ou je suis fatiguée ! Est-ce que cela fait de moi une mauvaise personne ? Non. Tout cela est ok !
- Charge mentale : apprendre à se décharger
On ne peut pas toujours dire non face à certaines responsabilités mais ça ne veut pas dire qu’on est condamnés à subir cette charge mentale.
Dans mon cas, trois choses m’ont aidées :
- Industrialiser certaines tâches qui me prenaient du temps.
Tous les dimanches, je préparais la liste des repas pour toute la semaine. On ne s’en rend pas compte mais réfléchir à ce qu’on va manger le soir ou le lendemain bouffe de l’énergie considérable ! Personnellement, ça a changé mon quotidien car je n’y pensais plus du tout. J’étais en mode commandos et j’exécutais simplement. Pareil pour les vêtements à mettre pour le travail… Tout était calé et donc plus de questions à se poser…
J’anticipais sur tout ce qui était anticipable… - Se décharger sur Dieu.
Vous vous disiez bien que j’allais en parler.
Ma foi m’aide dans tout un tas de domaines et sincèrement, sans ma foi en Dieu, je ne sais vraiment pas comment cela aurait été possible…
Il a été avec moi, avec nous, dans les pires situations. Et même si tout ce que je dis peut inspirer un peu de pitié, croyez-moi, ma maison a été et restera une maison dans laquelle règne la joie. Oui oui. Malgré tout, j’ai plus ri que pleuré… - Penser aux autres…aussi
Je me suis plaint, c’est vrai, mais j’ai prié pour moi, pour ma famille et pour toutes celles et ceux qui avaient besoin de prière !
Tout remettre à Dieu te pousse à agir comme Lui l’a fait : « il existait en forme de Dieu et n’a point regardé comme une proie à arracher d’être égal avec Dieu, mais s’est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur » (Philippiens 2:6-7)… Autrement dit, il a regardé aux besoins des autres, d’abord.
Je sais, ça parait antinomique ce que je dis, mais il est important de ne pas se focaliser sur les manques mais (dans la mesure du raisonnable) d’essayer de regarder aux besoins des autres. Car si on vous ne l’a jamais dit, « il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (Actes 20:35) et le bonheur, mes chers amis, ça décharge !!!
Bref, tout ça pour vous dire que j’ai du mal à gérer tout ça. C’est vrai. Mais je fais de mon mieux avec l’aide du St-Esprit pour rendre les choses moins dures.
Je ne sais pas si vous aussi, vous êtes confrontés à ça mais je suis curieuse de le savoir et de partager les bonnes pratiques en la matière !
En attendant, que du love mes petits.
Je vous love love love.
Stéfany Yang