Les chrétiens les psys : elles ont essayé (partie 1)

Il y a quelques temps, j’écrivais un article sur les psychologues et les chrétiens. Comme d’habitude, ce type d’article a suscité des commentaires, des échanges et, pour la première fois, une personne m’a proposé de témoigner de son expérience auprès d’un psy.

J’ai accepté, évidemment et j’ai décidé de proposer à plusieurs d’entre vous de partager leurs expériences et les réponses que j’ai eues étaient justes incroyables !

J’ai décidé d’en faire un dossier spécial.

L’article que vous allez lire plus bas est le premier d’une série de 4 articles sur le sujet ! Vous l’aurez compris, le thème est passionnant et grâce à vos témoignages, j’ai appris beaucoup.

Par souci de respect de la vie de chaque personne qui m’a fait confiance, les prénoms ont été changés pour conserver l’anonymat de chacune.

Merci à toutes ces personnes pour leur bienveillance, leur temps, leur amour et leur transparence.

C’est parti !

Elles ont vu un psy…

C’est toujours un peu compliqué pour un chrétien d’admettre qu’il a besoin d’une aide ; d’autant plus s’il n’a pas été habitué à cela dans sa communauté. 

Pourtant, beaucoup d’entre eux ont essayé…

Pour des raisons propres à chacune

Hinès, Synthia et Joséphine ont consulté un psychologue à des moments de leurs vies où elles en ont eu besoin. Peut-être que vous allez vous reconnaitre dans ces problématiques. Il ne s’agit pas de se ruer chez un psy mais de réaliser avant tout qu’il y a peut-être quelque chose qui mérite d’être posé sur la table.

Elles ont consulté car pour des raisons différentes :

• Suite à une dépression, le psychiatre a proposé à Hinès un suivi avec un psychologue,

• Synthia était curieuse. Elle se posait des questions par rapport à son passé, des problématiques particulières (deuil, problèmes de santé, échec scolaire, échecs des relations..) et une incapacité à gérer ses émotions (surtout quand ces dernières faisaient écho à des émotions passées),

• Joséphine avait beaucoup d’idées noires, aucune motivation de vivre… Elle était victime de burn out et de blessures profondes qui remontaient à la surface un peu plus chaque jour.

S’il vous plaît, on est ici dans un espace de bienveillance. Elles ont chacune fait le choix de consulter un psy. Certaines avaient essayé des « délivrances », ou en avait parlé à des « serviteurs »… mais ont souhaité essayer autre chose pour aller mieux.

Ont-elles eue des réticences en tant que chrétiennes ?

Pas toujours. Quand elles en ont eues, c’était soit à cause de la question existentielles « Si on a Dieu, pourquoi se confier en l’homme alors que Lui peut tout » ? Ou par peur de découvrir des choses qui faisaient mal.

Mais elles ont franchi le pas et je vous propose de voir comme cela s’est passé pour chacune d’entres elles.

Joséphine : du burn out à un espace sécurisé

Je connais Joséphine et c’est quelqu’un que j’aime profondément. Elle le sait, je lui dis tout le temps ! Mais je l’ai toujours trouvé super triste.
J’ai toujours essayé de l’encourager mais je sentais bien que ce n’était pas suffisant. À part, prier pour elle et l’encourager, je n’avais pas beaucoup de marge de manoeuvre.

C’est suite au questionnaire réalisé via Instagram que j’ai appris qu’elle s’était finalement dirigée vers un psychologue.

J’étais très fière d’elle. Et lorsque je lui ai demandé ce que ça lui avait apporté, elle m’a répondu 

« J’ai appris que j’étais victime de mon passé et non coupable de ce qui m’était m’arrivé. Que j’avais besoin de guérir celle que je suis, mais que celle que j’étais petite avait été meurtrie. »

Quand elle m’a dit ça, je me suis dit « bah oui, si on ne s’en rend pas compte, c’est difficile de guérir ». Et cette guérison n’est pas instantanée… C’est d’abord une prise de conscience et ça, c’est déjà énorme !

Elle m’a encore dit « Quand j’ai consulté, je ne voulais pas exclure ma foi parce qu’elle a une grande place dans ma vie.
J’avais une personne neutre en face de moi, qui ne m’a pas jugée, avec qui j’ai pu me vider l’esprit pendant 1h sans avoir peur d’être jugée ou que mon mal-être soit incompris… Ça n’a pas de prix ! »

Synthia : un chemin vers l’équilibre

L’équilibre ! Un sujet, vraiment !

On n’arrive pas toujours à le trouver. Quand j’ai demandé à Synthia ce que ses séances lui avaient apportée, voilà ce qu’elle m’ répondu :

« Un réel équilibre! Psychologique et aussi spirituel. J’ai une meilleure compréhension des choses que j’ai vécues, j’aime bien dire que « je mets des mots sur des maux ». Une meilleure appréhension de mes émotions, autre que l’habituel « tu ressens/vis ça, c’est un esprit » comme s’il fallait faire taire qui on est, ce qu’on ressent pour que cela disparaisse alors que cela génère beaucoup plus de souffrance émotionnelle. »

Boom. C’est un vrai sujet. Un peu comme Joséphine comprendre le pourquoi est déjà le début de la résolution du problème et ce, même spirituellement !!

Pour être précis dans ses prières, il faut comprendre ce qui arrive ! Et cacher ou minimiser ce qu’on ressent peut être destructeur.

Elle m’a encore dit « Cela m’a également aidé à comprendre ma valeur en Christ. Ma relation avec Dieu est moins conflictuelle, dans le sens où je ne cherche plus à faire dans la communauté ou à « prouver à Dieu » par peur de ne pas être exaucée. Il me connait, devant Lui je ne peux pas me cacher. Je prends un jour à la fois, je m’ajuste et j’apprends. Ah, oui…! et beaucoup de maturité ! »

Deuxième point, l’identité ! Mieux se connaître, c’est également vivre en pleine conscience de sa valeur. « Je sais qui je suis… Je sais ce qu’Il m’a dit. Je sais où je vais car je sais qui je suis »…

On chante souvent ces mots et pourtant, il existe au sein des églises énormément de personnes qui n’ont pas conscience de leur identité… Et ça crée quoi, souvent ? Des abus… Mais ça, on va le voir dans un autre dossier (teasing).

Hinès : quand psychologie et foi se complètent !

Hinès et moi, on ne se connait pas bien mais son témoignage m’a tellement touchée ! Sincèrement, je ne pensais pas avoir un témoignage comme celui-ci quand je vous ai posé la question.

Hinès n’habite pas en France. Merci internet de nous permettre de rencontrer des gens à distance !

Je lui ai demandé ce qu’elle attendait de ces rendez-vous. « Je ne sais pas exactement, je savais qu’il y avait eu des blessures dans mon enfance et je voulais les régler mais je ne pensais pas avoir les outils pour. »

Hinès a eu le privilège d’être suivie par une psychologue chrétienne ! Car oui, ça existe ! Et j’en ai rencontré 2 pour vous 🙂

Et vous savez quoi ? Quand j’ai demandé à Hinès ce que sa psy lui avait apportée, elle m’a dit « Elle m’a éclairée sur certains comportements que j’avais et qui étaient liés à des blessures d’enfance qui me suivaient, elle m’a aidée à savoir comment prier précisément par rapport à ça, elle m’a aidée à prendre du recul, elle m’a aidée à déculpabiliser, elle m’a aidée à me rapprocher de Dieu par ces traumas que j’avais peur d’affronter et certainement plus encore. »

Notez… « elle m’a aidée ».

Un psychologue n’est pas un gourou… c’est quelqu’un qui accompagne et aide à une meilleure compréhension de nos émotions, attitudes…

Je vais m’arrêter ici pour cet article qui est déjà très long !

Comme vous avez pu le voir, ces jeunes-femmes ont consulté et consultent encore parce qu’elles ont eu besoin. Elles sont toutes les trois chrétiennes. Ça ne les rend pas plus faibles. Elles ont fait ce choix et ça les a aidé. Ce n’est pas toujours le cas et on le verra !

D’autres arrivent avec des témoignages supplémentaires ! Mais vous l’aurez compris, le fait de consulter a aidé et continue d’aider beaucoup de personnes, même chrétiennes. Car ce n’est pas incompatible !

Je vous aime les amis. N’hésitez pas à commenter si vous vous êtes déjà retrouvé dans les mêmes situations par exemple !

Stéfany Yang